Lycaon – Les métamorphoses d’Ovide
Lycaon – Les métamorphoses d’ovide
Devant les dieux,
Jupiter se plaint de la férocité d’un homme, Lycaon.
Il ajoute :
– « Quel fut son crime,
quelle est la punition,
c’est ce que je vais vous apprendre »,
et Jupiter raconte son arrivée
chez le roi Lycaon
qui garde en otage
des hommes d’un autre peuple, les Molosses.
Jupiter n’est pas content au sujet d’un homme :
Lycaon.
Jupiter se plaint de Lycaon devant les dieux.
Jupiter dit aux dieux :
– « Je vais vous apprendre
quel est le crime de Lycaon
et quel est sa punition. »
et Jupiter raconte son arrivée chez le roi Lycaon.
Lycaon garde en otage
des hommes d’un autre peuple, les Molosses.
Je donne des signes du caractère divin de ma venue
et le peuple commence à m’ adresser des prières.
Tout d’abord,
Lycaon se moque
de ces marques de respect religieux
puis il s’écrie :
– « Je vais bien voir
par une épreuve déterminante,
si c’est un dieu ou un mortel.
La vérité sera indiscutable. »
Pendant la nuit, dans mon profond sommeil,
Il se prépare à me surprendre et
à me donner la mort.
Voilà par quelle épreuve
Il lui plaisait de connaître la vérité !
Je montre que je suis un dieu en arrivant
et le peuple commence à me dire des prières
Tout d’abord
Lycaon se moque de ces prières
puis il dit :
– « Je vais bien voir
en lui faisant passer une épreuve
si c’est vraiment un dieu ou un mortel.
Je saurai ainsi la vérité.
Pendant la nuit, dans mon sommeil,
Il se prépare à me surprendre et
à me tuer.
C’était cela l’épreuve pour connaître la vérité :
Il voulait me tuer.
Mais cela ne lui suffisait pas :
de son épée,
il coupe la gorge à un des otages
envoyés par le peuple des Molosses.
Ensuite dans de l’eau bouillante,
il ramollit
une partie de ses membres encore palpitant
et
l’autre partie, il la fait rôtir sur le feu.
A peine les avait–il posés sur la table que,
de ma foudre vengeresse,
j’ai renversé sur lui sa maison,
demeure digne d’un tel maître !
Me tuer ne suffisait pas à Lycaon.
Avec son épée,
Lycaon coupe la gorge à
un des otages du peuple des Molosses.
Ensuite, il met les jambes de l’otage
dans de l’eau bouillante pour les ramollir.
Et il met les bras de l’otage
sur le feu pour les cuire.
Lycaon pose le plat avec
les bras et les jambes de l’otage sur la table.
Alors je me venge en renversant
la maison de Lyacon sur lui.
Épouvanté, il s’enfuit,
parvenu dans la campagne silencieuse,
il se met à hurler et
il s’efforce en vain de parler.
Toute sa rage se concentre dans sa bouche.
Sa soif habituelle de carnage se tourne
contre les troupeaux.
Maintenant encore,
il se complaît dans le sang.
Ses vêtements se changent
en poils, ses bras en jambes.
il devient un loup
et (il) conserve encore
des traces de son ancienne apparence :
même couleur claire des poils ;
même aire farouche,
mêmes yeux ardents,
c’est toujours la même image de la férocité.
Ayant peur, Lycaon s’enfuit,
arrivé dans la campagne silencieuse,
Lycaon se met à hurler et
Lycaon essaye de parler sans y arriver
Lycaon devient furieux,
sa bouche est enragé.
Lycaon massacre des troupeaux d’animaux.
Maintenant encore,
Lycaon aime le sang.
Ses vêtements se changent en poils,
ses bras se changent en jambes.
Il devient un loup
et ce loup garde quand même
des traces de l’homme qu’il était avant :
Il a la même couleur claire des poils,
Il a le même air méchant
Il a les mêmes yeux brûlants,
C’est toujours la même image de la férocité.
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Ovide, Les Métamorphoses, I, traduit par C. Bertagna